Bugatti T35 - 1926
Echelle 1/8
Poids 3.3kg
Dimensions:
Longueur : 500 mm
Largeur : 190 mm
Hauteur : 160 mm
Peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Ettore Bugatti reprend la production des voitures sophistiquées de sa marque. Ces voitures étaient équipées du moteur quatre cylindres avec un seul arbre à cames en tête, actionnant soit huit soit seize soupapes. Au début des années 20, les premiers succès de Bugatti avaient été marqués par le moteur à seize soupapes, ce qui avait considérablement augmenté l'intérêt d'Ettore Bugatti pour les courses automobiles.. Pour la première fois la décision est prise de lancer l’étude d’une voiture de course à partir de la feuille blanche sans toutefois oublier que beaucoup de pièces devaient être conçues pour être utilisées sur les futures voitures routières de la marque.
Pour être compétitif au plus haut niveau, il était nécessaire de disposer d’un moteur dépassant les 1500 cc de cylindrée. Ettore Bugatti imagine alors un moteur à huit cylindres construit en joignant deux blocs de moteur à quatre cylindres avec une cylindrée un peu en dessous de 3 litres. C’est le moteur de type 28 qui est le premier moteur Bugatti à disposer de trois soupapes, deux soupapes d'admission et une soupape d'échappement actionnées par un seul arbre à cames en tête. Avant que le projet ne soit complètement terminé, les règlementations de la course automobiles sont modifiées en faveur des moteurs de 2 litres. Du coup, un seul châssis roulant de type 28 sera construit.
Pour se conformer au nouveau règlement, Bugatti met au point un moteur à huit cylindres plus petit et de construction légèrement plus simple installé dans un châssis de quatre cylindres. C’est le Type 30 qui est engagé en courses et remporte quelques succès durant la saison 1922, en particulier à Strasbourg. En 1923, le moteur de 2 litres est utilisé pour propulser le modèle «aérodynamique» de type 32 « Tank », mais les problèmes de fiabilité obligent Ettore Bugatti à reprendre en partie son étude.
La plupart des problèmes de fiabilité sont été résolus en ajoutant deux roulements supplémentaires pour supporter l’arbre à cames. Comme précédemment, le moteur à huit cylindres a été accouplé à une boîte de vitesses à quatre rapports. Le groupe motopropulseur est installé dans un châssis à poutrelles métalliques. La Bugatti de Type 35 a pour caractéristiques des roues en alliage moulées avec freins à tambour intégrés et jantes amovibles. Le tout est complété par une carrosserie en aluminium dominée par le radiateur en fer à cheval qui va maintenant devenir l’image de la marque..
La puissance maxi de 95 cv à 5 000 t/mn du moteur de 2 litres de cylindrée ne font pas penser à une grande voiture de course mais cette relative faiblesse est largement compensée par deux autres paramètres : l’extrême agilité de la Bugatti Type 35 et la fiabilité du moteur même dans les circonstances les plus difficiles. Certes les débuts ont été difficiles : lors du Grand Prix de Lyon en 1924 plusieurs voitures déjantent et l’on attribue ce défaut aux nouvelles roues alors que la défaillance était plutôt due aux pneus eux-mêmes.
Laissant peu de place au hasard, Bugatti corrige le défaut en équipant les voitures de pneumatiques plus larges et termine deuxième au Grand Prix de San Sébastian la même année. Au cours des cinq saisons suivantes, une grande variété de développements basés sur le Type 35 marquera plus de 2000 «succès», y compris des dizaines de victoires majeures. Parmi ces victoires prestigieuses les quatre victoires consécutives dans la « Targa Florio ». Le succès de la Bugatti Type 35 sur la piste a évidemment créé une forte demande chez les pilotes privés ce qui fait que ce modèle a été la toute première voiture de course à être construit en un si grand nombre. En tout ce sont 96 exemplaires de la Bugatti Type 35 ont été fabriqués.
Au début des années 1930, le Type 35 et ses dérivés perdent peu à peu leur compétitivité, et pourtant Bugatti remportera des Grands Prix jusqu'en 1932. Son modèle de remplacement, le Type 51, utilisera un châssis très similaire, mais sera équipé d’un moteur à double arbre à cames en tête.
La Bugatti Type 35 est sans aucun doute la voiture de course la plus réussie jamais construite. La polyvalence du châssis lui a permis de concurrencer avec succès tous ses concurrents à la fois dans les Grands Prix, les courses d’endurance sur routes ou les courses de côtes. Elle a établi Bugatti comme un fabricant sérieux et a grandement aidé la société à atteindre le statut mythique qu'elle détient aujourd'hui.
La voiture présentée ici (châssis 4487) a été vendue par le concessionnaire de Paris en 1924 et est restée en France jusqu'au début des années 1930. Elle a ensuite été acquise par un Américain Wallace C. Bird, qui l’a engagée dans des courses locales sur la côte Est des Etats-Unis. Après sa mort en 1941, la voiture est restée entreposée dans sa ferme jusqu’au décès de sa femme en 1961. Elle a été alors rachetée par le célèbre collectionneur Henry Austin Clark. Il va conserver la voiture pendant deux décennies avant de la revendre à son tour au début des années 1980. Avec toujours le châssis, la carrosserie et le moteur d'origine, elle est prévue à la vente aux enchères 2017 de Gooding Scottsdale. Ayant eu seulement trois propriétaires depuis les années 1930, cette fabuleuse Bugatti Type 35 est estimée entre 2,6 et 3,2 millions de Dollars.